Matthew Gregory Lewis (1775-1818) connut un immense succès avec Le Moine, en 1796, roman gothique qui terrifia les lecteurs de l’époque.

 

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Les éditions Finitude ont l’excellente idée de (re)publier cette année L’anaconda, dans une nouvelle traduction et une mise en page soignée.

Everard Brooke est de retour à Londres après un séjour à Ceylan. Il est riche et on ne sait comment il a fait fortune. Accusé des pires crimes, il se doit de sauver son honneur et fait donc le récit de ses périples sri-lankais, propulsant son auditoire en pleine jungle, narrant avec force détails sa rencontre horrifique avec l’anaconda exotique du titre.

Chaleur suffocante, serpent vicieux autant qu’immense, esclaves dévoués, femmes qui tournent de l’œil, sur une île nimbée de mystères et peuplée d’autochtones aux mœurs sibyllines, Everard s’y entend pour faire frissonner de terreur. Le reptile résiste aux balles, au feu ; ses yeux lancent des éclairs dans la nuit ; il saute de branche en branche et se dissimule pour mieux se précipiter sur sa proie et l’engloutir d’une seule bouchée après avoir brisé ses os de ses anneaux puissants.

Bien sûr, le lecteur d’aujourd’hui ne saurait s’étourdir d’effroi à la découverte de ce texte. Certaines évocations ou exagérations le feront même sourire. Il tombera néanmoins sous le charme d’une langue joliment désuète et voudra savoir comment Everard, Indiana Jones avant l’heure, terrassera le monstre.

Marianne Peyronnet