Sans être un touche-à-tout, Topor ne se refusait rien.

 

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Dessin, littérature, cinéma, chanson, théâtre, télévision... peu de domaines artistiques qu'il n'ait abordé, à part peut-être (sait-on ?) la sculpture sur saindoux. En tout cas, la bande dessinée ne lui a pas échappé, même si ce fut toujours de façon marginale. Pour le troisième titre de leur collection Les iconoclastes, les éditions Wombat ont eu la bonne idée de réunir ces différentes tentatives, devenues pour la plupart introuvables et qui, si elles n'offrent pas de révélations fracassantes quant aux destinées du 9e art, n'en donnent pas moins un aperçu intéressant du génie propre de l'artiste, habité d'une inquiétude qu'il est en effet légitime de résumer sous le titre de "panique" *. Privilégiant la forme ancienne de l'histoire en images, les récits de Topor, d'une abjection parfaitement jubilatoire, profitent de ce contraste entre un graphisme difficilement datable et un contenu d'une violence et d'une noirceur résolument modernes qu'une seule image suffirait peut-être à résumer : une mère s'apprêtant à revolvériser son bébé en lui criant "Crève !"  (du nom de ce mouvement à géométrie variable que formèrent Topor, Arrabal, Jodorowsky et quelques autres, que rebutait le Surréalisme papal d'André Breton. )

 Yann Fastier