Ronce et Épine sont deux sœurs vivant dans un château isolé, au cœur d’une forêt sombre dont la légende dit que personne ne peut la traverser.

 

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Leur mère s’épuise à donner un fils à son époux, tandis que celui-ci dilapide en chasses et bombances la fortune familiale, avant d’aller guerroyer sans fin. Isolées, Ronce et Épine ne peuvent compter que sur leur nourrice vieillissante. Pour faire face à la solitude, les deux filles se laissent gagner chacune par un passe-temps qui va devenir une passion dévorante, la broderie pour Ronce, et la chasse pour Épine.

Mais le château semble malade, qui est absorbé peu à peu par la végétation environnante. Ronce multiplie les incursions dans son monde imaginaire, enluminé de broderies magnifiques, pour s’en échapper, tandis qu’Épine cherche désespérément son père en s’enfonçant de plus en plus dans la forêt mystérieuse, où rôde le mal, sous la forme d’un étrange personnage, presque irréel, qui peuple les bois, et les contes glaçants que narre la nourrice à la veillée. Alors que Ronce, comptant sur le lien indéfectible qui les unit pour les préserver du mal, s’absorbe de plus en plus dans des rituels magiques pour protéger et ramener sa sœur du plus loin vers la vie, mettant elle-même sa santé en danger, Épine cherche une sortie au cauchemar sylvestre qui l’entoure, fait d’étranges rencontres, et finit par se perdre.

Écrit par Lucie Baratte dans un style baroque et limpide, qui fait la part belle au fantasme et à la métaphore, le Roman de Ronce et D’Épine, empruntant la forme du récit initiatique, est irrigué par l’univers du conte jusqu’à en adopter tous les atours. On s’enfonce peu à peu dans cette histoire comme dans une forêt funeste, les feuilles collent aux semelles, on est giflé par les branches, et notre pas alourdi par la fatigue se fait de plus en plus lent.

Lionel Bussiere