Jacques Abeille, au fil d’une œuvre étonnante commencée avec « Les jardins statuaires »,

 

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construit avec une exigence remarquable un monde délicat où le fantastique semble un cadre léger appliqué sur le canevas universel des passions humaines.

Dans « Le veilleur du jour », deuxième opus du « Cycle des contrées », un homme sans passé, en transit dans la ville de Terrèbre, n’arrive pas à en partir et va finir par accepter un étrange poste de gardien d’un très ancien bâtiment. Peu à peu, au fil de ses explorations, le veilleur découvre que l’édifice n’est pas que ce qu’il semble être. Il va dès lors s’attacher à déchiffrer les signes subtils de ce qu’il lui paraît être le temple d’une très ancienne civilisation, et, tandis que se dévoilent un à un ses secrets, le mystérieux lieu-machine va grandir alors même que l’empreinte du veilleur dans la ville s’amenuise.

Finalement, vous réalisez une imprégnation plus qu’une lecture de cette écriture toute en nuances, comme si celle-ci passait en vous par une espèce de porosité inavouable que jusqu’ici vous tentiez de dissimuler en vain, et que vous présentez maintenant comme une belle ouverture d’esprit, une fenêtre sur le monde. Vu d’ici on dirait un hublot.

Lionel Bussière