Quelques films pour découvrir le western classique
Le western est un genre cinématographique qui évoque la conquête de l’Ouest aux Etats-Unis. Tout à la fois film d’aventures et film historique, le western dit classique couvre la période cinématographique du début des années 30 jusqu’à la fin des années 50 : il est essentiellement définit par son manichéisme apparent avec des personnages stéréotypés (gentils cow-boys, méchants indiens, justiciers contre hors-la-loi, tuniques bleues, tribus indiennes...) et des lieux devenus mythiques (ranchs, villes de frontières, Monument Valley...). Derrière ce manichéisme apparent apparaissent des motifs universels qui ont contribué à rendre le genre populaire au-delà des frontières des Etats-Unis.
Les thèmes universels du western
La ville terrorisée et le justicier vieillissant
Rio Bravo, d'Howard Hawks
Le shérif John T. Chance aidé de son adjoint Dude, alcoolique notoire, arrête un meurtrier, Joe Burdett. Or, celui-ci n’est autre que le frère de Nathan Burdett, riche propriétaire terrien, fermement résolu à le délivrer avec l’appui de ses sbires. Dans l'attente du juge fédéral qui pourra juger Joe, la prison de la ville devient dès lors le centre de toutes les attentions et de tous les dangers. 1 er volet de la trilogie Hawks (il sera suivi de El Dorado en 1966 et Rio Lobo en 1970) Rio Bravo est un film aux motifs nombreux : le duel, l’amitié, la rédemption, le rapport au passé.. Film phare pour l’histoire du western puisque Hawks modernise le genre en introduisant de l’humour dans le drame, en humanisant ses personnages (un shérif amoureux, son adjoint alcoolique, un vieillard boiteux..) tout en faisant un fabuleux portrait de femme...du grand art...
Le train sifflera trois fois, de Fred Zinnemann
Will Kane vient de rendre son étoile de shérif pour épouser une jeune quaker. Il vient à peine de se marier qu’il apprend le retour imminent par le train de midi de Frank Miller un bandit qu’il avait fait arrêter et qui avait juré de se venger de lui...Will Kane décide de rester et tente en vain de recruter des hommes...Il devra seul affronter le bandit....Unité de lieu, de temps et d’action respectées à la lettre et magistrale démonstration sur le thème de la lâcheté humaine...L’allusion au maccarthysme y est plus qu’évidente.
La rédemption
La prisonnière du désert, de John Ford
Le film culte des années 50 qui n’en finit pas d’être étudié et disséqué dans les écoles de cinéma : le thème, la symbolique des images...On peut aussi le regarder au 1er degré et suivre l’aventure vengeresse d’Ethan à la recherche de sa petite nièce dont les parents ont été massacrés par les comanches...A regarder en version originale pour avoir la vraie voix de John Wayne.
La vengeance
Winchester 73, d'Anthony Mann
La winchester 73 cette carabine mythique dont rêvent tous les cow-boys est l'enjeu du concours de tir lancé à Dodge City pour le centenaire de la fête de l'indépendance. C'est aussi la raison pour laquelle Lin McAdam (James Stewart) s'y rend mais son objectif n'est pas tant de gagner la carabine que de retrouver un homme qui, comme lui, tireur émérite, pourrait bien se trouver parmi les candidats.
Le 1er des 5 magnifiques westerns que Mann a fait avec James Stewart ( Les affameurs en 52 ; L’appât en 53(non disponible chez nos fournisseurs) ; Je suis un aventurier et L’homme de la plaine en 55 ).Winchester 73 est un western brut, classique à l’extrême réunissant les grands thèmes du western (duel, hol-up, attaque d’indiens etc...). Un véritable régal !
La politique
Le maccarthysme
Johnny Guitar, de Nicholas Ray
Un ancien tireur réputé vient retrouver Vienna propriétaire d’un saloon et surtout la femme qu’il a aimée jadis...Il va provoquer en cela la jalousie et la haine d’Emma propriétaire de bétail...Un western dans lequel se sont les femmes qui se battent en duel mais également un film politique, reflet de l’Amérique de l’époque (on est en 1954) en pleine chasse aux sorcières. Une pièce maîtresse de l’histoire du cinéma.
Les lois dans l’Ouest sauvage
L'homme qui tua Liberty Valance, de John Ford
Le général Stoddart revient à Shinbone dans l’Ouest pour assister à l’enterrement de son ami Tom Doniphon. Un journaliste local l’interviewe, il en profite pour évoquer l’époque où, jeune diplômé de droit il débarqua avec l’idéal d’apporter la légalité dans l’Ouest...Sur le thème de la loi absente récurrente tant dans le western que dans le polar ou la science-fiction ! Ce film est l’œuvre testament de John Ford dans lequel il prône les valeurs démocratiques qui lui sont chers... « Quand la fiction dépasse la réalité, on imprime la réalité »...Dont acte...
L'injustice
L'étrange incident, de William Wellman
Un éleveur de bétail est tué dans des conditions mystérieuses. En l’absence du shérif, une milice se crée dans le but de venger sa mort...3 hommes sont retrouvés en pleine nuits...Sans attendre de savoir s’ils sont réellement coupables, la milice décide de les pendre sans autre forme de procès... Western-choc, tendu et ramassé sur lui-même...variante du chemin de croix christique, sorte de parabole directement inspirée des évangiles, c’est également une réflexion sans concession sur le thème de l’injustice. Un des films préférés d’Orson Welles.
Le western et la guerre
Les guerres d'indépendance
Alamo, de John Wayne
Le film réalisé par John Wayne évoque un épisode de la guerre d’indépendance du Texas : La prise du fort Alamo par les mexicains et la résistance d’un petit groupe de rebelles menés par David Crockett. Le massacre final qui en résulte fait partie de l’histoire américaine. Dans le film, la réalité historique est plus que mise à mal, les anachronismes abondent et cependant l’essentiel est là : la bravoure et l’héroïsme sont glorifiés et magnifiés par la mise en scène et une musique oscarisée par ailleurs...
La guerre de Sécession
Les cavaliers, de John Ford
En pleine guerre de sécession, le général Grant décide de porter un coup à l’ennemi en faisant tomber une ville importante...Un colonel nordiste incarné par John Wayne a pour mission de détruire ce bastion sudiste…John Ford est le plus grand des réalisateurs de western parce qu’il sut insuffler dans ses films un langage universel tout en racontant des histoires populaires...Avec les cavaliers il nous offre un film d’action et de réflexion sur la guerre (les va t’en guerre, les enfants envoyés au combat…) doublé d’un grand romantisme...
Les guerres indiennes
La charge héroïque, de John Ford
1876 : après la défaite de Custer à Little Big Horn, la tension s’intensifie sur les frontières de l’Ouest où les tribus indiennes commencent à se regrouper pour partir en guerre. Dans un poste isolé, le capitaine Nathan Brittles (John Wayne), à la veille de prendre sa retraite doit faire face à ce soulèvement. Ami d’un vieux chef, il fera tout pour éviter que le sang soit versé en effectuant un raid inoffensif...Second opus de la trilogie « cavalerie » du réalisateur, situé entre le Massacre de Fort Apache et Rio Grande, ce film est souvent considéré comme la plus belle contribution de Ford au cinéma. On peut le voir comme un poème élégiaque et nostalgique dans lequel éclate le génie pictural, poétique et humain de John Ford.
Le western et les indiens
La flèche brisée, de Delmer Daves
Un éclaireur blanc épouse une jeune Indienne et devient l'ami du chef Cochise... L'un des premiers westerns à consonances antiracistes, généreux et sincère. Et surtout un film optimiste. Contrairement à « La porte du diable » beaucoup plus sombre tourné l’année précédente (malheureusement non disponible pour le moment en DVD).
La dernière chasse, de Richard Brooks
Dans le Dakota de la fin du 19ème siècle, deux cow-boys, un écorcheur et un indien font équipe pour chasser les bisons. Les deux cow-boys vont tomber sous le charme d'une jeune indienne qu'ils recueillent. L'un d'eux se montre de plus en plus brutal avec la jeune fille...western sans concession, âpre et violent, ici même les bisons sont tués en réel (grâce à une autorisation du parc national) ...une vision radicale de la fin des temps indiens...
Le vent de la plaine, de John Huston
Indienne de naissance, mais adoptée en secret par une famille blanche, Rachel Zachary devient la cible de brutalités racistes lorsque ses origines sont découvertes. Les indiens veulent la récupérer et les blancs locaux veulent sa mort....1er western de John Huston et d’Audrey Hepburn, film anti-raciste mal reçu par la critique et pourtant…Oeuvre épique et vengeresse dans la lignée de la prisonnière du désert, le vent de la plaine parle de fratrie, d’amours interdits, d’intolérance...c’est le portrait flamboyant d’une famille en souffrance étouffés dans ses carcans culturels et ses préjugés...
Les cheyennes, de John Ford
Dernier western de John Ford et pour certains son meilleur, qui raconte l'odyssée des Indiens cheyennes, victimes de la conquête de l'Ouest…Parqués sur une terre stérile de l’Oklahoma, les cheyennes décident de rejoindre leurs terres ancestrales... Un film rare et épique...
Le hors-la-loi
La légende de Jesse James (1847-1882)
Jesse James, bandit ou « victime de guerre » ? Entre attaque de trains et meurtres, la vie des frères James a été idéalisée par l’imaginaire américain..La fin de Jesse James notamment, assassiné dans le dos par Robert Ford, contribua beaucoup à édulcorer son image de bandit-assassin.
Jesse James, le brigand bien-aimé, d'Henry King
Après avoir tué le représentant de la compagnie des chemins de fer venue exproprier sa famille, Jesse James s’enfuit et monte une bande de hors-la-loi...La version de 1939 avec le fragile Tyrone Power dans le rôle titre. Un technicolor éblouissant pour un western qui, avec La chevauchée fantastique et Les conquérants, amorce l’âge d’or du western des années 40-50.
Le brigand bien-aimé, de Nicholas Ray
La version de 1957 est empreinte des mythes des années 50 et l’image du rebelle incarné par le jeune Robert Wagner est directement issue de celle de James Dean. La révolte de la jeunesse reste la thématique de prédilection du sensible Nicholas Ray (réalisateur de la fureur de vivre =Rebel without a cause) qui ne pouvait que se retrouver dans l’image du anti-héro de l’Ouest.
La légende de Billy le Kid (1859-1881)
Après avoir tué son 1er homme en légitime défense, Billy est poursuivi pour meurtre..Il se réfugie au Nouveau-Mexique et est engagé dans une bande de rangers...Les affrontements entre bandes rivales amèneront Pat Garrett ancien ami de Billy et shérif du coin à l’abattre sans autre forme de procès...
Le gaucher, d'Arthur Penn
Paul Newman dans le rôle du mauvais garçon pour le tout premier film d’Arthur Penn, nouveau réalisateur à Hollywood, très influencé par la nouvelle vague française...Western classique mais qui tend vers une rupture avec la tradition...
La légende de Doc Holliday (1851-1887)
Dentiste, gentleman, joueur, tuberculeux, colérique...tueur d’occasion...Doc Holiday entre dans la légende de l’Ouest en participant au célèbre règlement de compte à OK Corral au côté de son ami le marshal de Tombstone : Wyatt Earp (1848-1929).
La poursuite infernale, de John Ford
Victor Mature dans le rôle du Doc, Henri Fonda dans celui de Wyatt Earp...Dans ce film la réalité historique est mise à mal au profit de la mise en valeur des thèmes de prédilection du maître : le passage de la nature à la culture, du Far-West à l’Amérique symbolisé par des personnages de légende...Un film majeur.
Règlement de comptes à OK corral, de John Sturges
Grands coups de canifs dans la réalité historique là aussi. Le film de Sturges est un des plus célèbres westerns de l’histoire du cinéma. Kirk Douglas dans le rôle du Doc et Burt Lancaster dans celui de Earp. Résultat : des portraits d’hommes complexes, l’estompement des frontières entre le bien et le mal par le biais de l’amitié, la longue scène de la fusillade qui en réalité aurait duré 30 secondes, la chanson de Frankie Laine... Du grand art...
Les vachers
Le lonesome cow-boy
Shane, de George Stevens
Shane est un lonesome cow boy, nul ne sait d’où il vient, nul ne sait où il va...Il arrive un jour dans une ferme d’une paisible petite vallée du Wyoming. La famille Barrett l’accueille et est d’emblée fascinée par cet homme très habile au pistolet. Spécialement le petit garçon (incarné par le brillant Brandon de Wilde). Shane prêtera main forte aux fermiers dans leur lutte contre les rangers dirigé par un gang impitoyable...Puis il partira comme il est venu, seul et mystérieux. Nostalgique ce film parachève la légende du lonesome cow-boy dernier représentant d’un monde perdu à jamais...
La vie du cow-boy
Cow-boy, de Delmer Daves
Réceptionniste dans un grand hôtel de Chicago, un garçon se lance dans une nouvelle vie, plus aventureuse, à la suite d'un riche marchand de bestiaux. Au cours des mois qui suivent, il fait le difficile apprentissage du métier de cow-boy...Encore un western psychologique qui contient des scènes d’anthologies (Glenn Ford dans sa baignoire tirant sur des cafards...)...Sur fond de technicolor flamboyant, une histoire d’hommes et d’amitié et une plongée quasi documentaire dans le monde des vachers. Inspiré d’une histoire vraie.
L'homme qui n'a pas d'étoile, de King Vidor
Eternel errant dans un pays en construction, Dempsey Rae se lie d’amitié avec le jeune et naïf Jeff Jimson à qui il apprend l’usage du colt...Tous les 2 sont embauchés dans un ranch contrôlé par une maîtresse-femme. Celle-ci par ses ambitions ne tarde pas à déclancher une guerre entre éleveurs..Petit film à la base, tourné pour occuper Kirk Douglas entre 2 tournages, L’homme aux colts d’or se révèle être un des films majeurs de la décennie : l’acteur très investi dans le rôle, irradie dans ce film nerveux, concis, rapide, drôle...traversé par des thématiques passionnantes (le capitalisme sauvage, la vie des vachers, l’individualisme...)
Les aventuriers
Vera Cruz, de Robert Aldrich
A la fin de la guerre de Sécession, des anciens soldats partent au Mexique vivre l’aventure. Là-bas se déroule notamment la guerre civile entre Maximilien et Benito Juarez...Le marquis de Labordère du camp de Maximilien, demande à 2 desperados Benjamin Trane (Gary Cooper) et Joe Erin (Burt Lancaster) d’accompagner le carrosse d’une comtesse à Vera Cruz...Un film charnière dans l’histoire du genre puisqu’il présente probablement pour la première fois des personnages non archétypaux, n’incarnant plus le bien et le mal, mais des êtres humains pluri-dimensionnels souvent animés par leur propre intérêt et non plus guidés par un idéal...
Le jardin du diable, de Henry Hathaway
3 aventuriers en route vers la Californie échouent dans un petit port mexicain. Là, ils rencontrent une jeune femme qui leur propose contre une forte somme de partir à la recherche de son mari coincé dans une mine d’or. Seul hic, la région est infestée d’indiens belliqueux... Etrange western que ce jardin du diable qui ne garde de westernien que le décor et les costumes. Pour le reste il s’agit d’un film d’aventure, d’une fable morale, d’un film fantastique voire poétique dans lequel des personnages complexes et mystérieux se dévoilent peu à peu sans manichéisme aucun...
Je suis un aventurier, d'Anthony Mann
Jeff Webster est un cow-boy solitaire et aventurier. Son seul ami est Ben avec qui il fait commerce de bovins en Alaska...Malheureusement leur troupeau est volé par un shérif véreux... Ici autour du thème de la ruée vers l’or du Klondike dans une atmosphère à la Jack London, les héros du passé sont les témoins impuissants de l’arrivée de la violence. C’est la grande thématique de l’œuvre d’Anthony Mann...Cette violence, elle se manifeste au travers d’une nature indomptée (la scène de l’avalanche est impressionnante), d’êtres humains endurcis (la femme d’affaire interprétée par Ruth Roman) et le monde des chercheurs d’or fait de misère, d’alcool et de maisons closes...
La rivière d'argent, de Raoul Walsh
Ce film nous dresse le portrait d’un homme d’affaire au temps de la conquête de l’ouest. Incarné par un Errol Flynn cynique et prêt à tout pour réussir mais qui va tomber amoureux d’une très belle femme... On n’est vraiment pas loin du Daniel Day Lewis de « There will be blood » ! A découvrir donc pour cette filiation et pour un scénario bondissant qui nous tient en haleine jusqu’au bout.
La femme dans l'ouest
L'ange et le mauvais garçon, de James Edward Grant
John Wayne et sa partenaire Gail Russell grands amis dans la vie, transcendent ce western étrange dans sa délicatesse et sa féminité : l’histoire d’un pistolero blessé recueilli par une famille de quaker...
Quarante tueurs, de Samuel Fuller
Un shérif est envoyé à Tombstone pour mettre fin aux agissements d’une femme puissante propriétaire terrienne et chef d’une bande de hors la loi....Les 40 tueurs se sont les cavaliers de l’apocalypse comme l’a illustré Fuller dans l’impressionnante scène d’introduction...Brutal, sauvage, une mise en scène de folie, le film de Fuller est jubilatoire comme les meilleurs spaghettis...et puis ici la femme mène la danse !
Convoi de femmes, de William Wellman
Inspiré d’une histoire vraie, celle de ces femmes immigrées européennes qui ont décidé de partir vers l’ouest à la rencontre de leurs futurs époux, des pionniers qu’elles n’ont jamais vus...Un western « documentaire » qui mêle quête initiatique et féminisme...c’est aussi et avnt tout un hymne à l’amour et à la tolérance !
La ville fantôme
La ville abandonnée, de William Wellman
Après avoir pillé une banque, des bandits traversent un désert de sel pour échapper à leurs poursuivants et finissent par échouer dans une ville-fantôme : là ils se retrouvent face à face avec une étrange jeune femme. Une œuvre sombre et sensuelle tourné en noir et blanc dans un décor fantômatique, désert blanc, ville morte...ici la nature reprend le dessus sur l’homme pour mieux en révéler sa sauvagerie...
Le Far-West
Les conquérants, de Michael Curtiz (non disponible à la BDHV)
Wade Hatton devient shérif pour mettre fin à la violence qui règne dans la toute nouvelle ville de Dodge city...
Les Conquérants fait partie des oeuvres qui ont sorti le western de la série B au cours de l’année 1939 (avec la chevauchée fantastique notamment). Réalisé en technicolor il intègre en 1h 39 min tous les ingrédients et les codes du western classique : duel, saloon, girls, bétail, cow-boys...Pour l’anecdote, la scène de bagarre totalement jubilatoire a nécessité l’intervention de tous les cascadeurs d’Hollywood !
Le western psychologique
3h10 pour Yuma, de Delmer Daves
Un pauvre paysan tombe sur une attaque de diligence fomentée par le bandit Ben Wade. Sans armes et craignant pour ses fils il laisse la diligence se faire prendre....Sans conteste un des chefs d’œuvre du genre, un film culte sur le thème de l’amitié, la lâcheté, une musique immortelle et l’histoire d’amour la plus fulgurante de l’histoire du western !
Le western policier
Smith le taciturne, de Leslie Fenton
Le policier du rail Luke Smith surnommé « Whispering Smith » pour la manière qu’il a de s’exprimer calmement, est chargé d’enquêter sur des pilleurs de train. Il ne tarde pas à se rendre compte que son meilleur ami en fait parti... Western policier sur un enquêteur de légende ayant réellement existé. Cette pépite du western longtemps oubliée sort enfin dans une édition DVD techniquement parfaite ! Cette perfection est assez notable pour être signalée car elle permet entre autre d’exalter un technicolor éblouissant mis au service d’une histoire limpide et attachante ! Un régal pour les yeux ! A noter que les décors superbes ont resservi pour la série Bonanza...
Le western littéraire
La chevauchée fantastique, de John Ford
Au coeur du territoire Apache, une diligence se dirige vers Lordsburg. A son bord : un médecin alcoolique, un représentant en whisky, une prostituée, un joueur professionnel, l'épouse enceinte d'un officier de cavalerie, un banquier et enfin un shérif à la poursuite de Ringo Kid, hors la loi connu et aimé dans toute la région qui va devenir le huitième passager de ce voyage riche en rebondissements...
Adaptation de Boule de Suif de Maupassant, c’est aussi et surtout le 1er western de série A de l’histoire du cinéma. Il permet au genre d’entrer dans son âge d’or et d’imposer pour toujours le triptyque John Wayne , John Ford et Monument Valley...
Le western crépusculaire
Coups de feu dans la sierra, de Sam Peckinpah
2ème long métrage de Peckinpah, « Coup de feu dans la sierra » raconte l’histoire de Steve Judd (Joel Mac Crea)) ancien shérif à la retraite, qui doit aller chercher l’or d’une communauté de chercheurs et le ramener à la banque qui l’emploie. Il se fait accompagner par son vieil ami Gil Westrum (Randolph Scott) et son jeune protégé Heck. En réalité ceux-ci convoitent l’or....2 héros fatigués ( tant les personnages que les acteurs anciennes stars du western), un jeune tout fou qui découvre la vie, la trahison, la rédemption...on n’est pas loin de Rio Bravo et pourtant c’est encore autre chose : une atmosphère élégiaque se dégage de cette œuvre automnale et nostalgique qui évoque la vieillesse désenchantée de 2 gunfighters, les 1ers losers des 60’s..C’est le grand adieu au western de Randolph Scott et Jöel Mccrea, quelle sortie !