La poésie a, comme la vie, l'excuse de ne rien prouver.” Emil Cioran

 

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 "N’oublie pas que ton visage / me regarde en tant que peuple"

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 "C’est toujours d’un autre cœur que vit notre cœur. / Une couture palpitante / Garde nos seuils réunis."

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 "Je vais voler son ombre / j’en ai besoin pour apparaître / ça sert à ça, une ombre / et tant pis / s’il en meurt / la sienne est déjà vieille"

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 "La plupart des poèmes arrivent tard, / bien sûr : trop tard, / comme une lettre envoyée par un marin / qui arrive après qu’il s’est noyé."

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 "Ô la tristesse des retours par les chemins de champs, la dernière alouette retombée aux chaumes, sous la voûte où déjà s’illuminait le mortel affût des Guetteurs"

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 "Le souvenir de cette musique précieuse / De l’émoi de l’avoir ressentie / Minute animale minute humaine"

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 "Je me suis coupé avec du verre sous l’eau. / Je conduisais à travers les étoiles. / Je coupais du bois à l’arrière."

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 "J’aime l’efficacité des gestes domestiques, leur / banalité, la simplicité dans laquelle ils nous / entraînent, le calme dont ils sont la figure."

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 "Alors je serai le rythme des paysages / la secrète abondance de cette fête"

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 "Il neige. C’est une leçon que le ciel dispense. / Un art de vivre ou de mourir. Façon de dire « c’est / bien ainsi ». la pluie qui pleure sur le carreau sa / vie brève sait mieux que la neige le chagrin."

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 "Je crois à une politique de la beauté / elle serait devant les êtres et les choses / non pas seulement le mot juste / mais son frisson de feuillages sous l’averse"

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 "Etamine. Chevaux envolés. L’horizon / De l’ouest s’enflamme parmi les branches. Trophées."

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 "La voix grave des galets roulés comme miettes de falaise. / Craie délayée pour que grasseyent les vagues. / Qu’elles s’entraînent au gravissement des digues."

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 "Le dernier chant tremble sur les terrasses / où l’ombre était soleil et ombre le soleil, / parmi les angoisses apaisées."

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 "Il fait très froid / à marcher dans le long vent décapé d’avril. / A cette époque de l’année il n’y a pas de soleil couchant, / rien que des mouvements dans la lumière puis un effacement / progressif."

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 "Parfois nous nous réveillons et tournons notre / oreiller comme pour démarrer la face B du rêve."

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 "Qui donc dans les ordres des anges / m’entendrait si je criais ?"

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 "Pas de poème aujourd’hui, pas la queue d’un petit bout / de vers et pas d’autre bruit que le pas du soir, ce grand // paysan roux qui perd ses champs l’un après l’autre / sous les coups de boutoir du crépuscule."

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 "Lorsque « je pâlissais au nom de Vancouver » / et que j’étais du Nord, / trop de froid traversait ma pelisse d’hiver / et mon bonnet de bêtes mortes."

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 "On rit, on se baise, on déjeune… / Le soir tombe : on est plus très jeune."

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 "ils dansent dans un jardin / (herbes hautes maison murée) / éclairé par les phares du pick-up"

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 "On voudrait aller marcher là où sont des galets à perte de vue, accorder son pouls à la ténacité du ressac, ramasser de quoi pour les colères."

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 "il la rencontre dans le parc, ils marchent dans l’allée couverte, il commence à pleuvoir"

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 "j’ai scruté / tout au fond du ciel / les étoiles filantes / ces connes / qui ne savent même pas / que tu existes"

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 "Regardez-moi rebondir. / Mes cheveux blonds se lèvent / à l’est puis retombent à l’ouest."

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 "Il pleut ? / c'est de l'enfance à l'acrylique"

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 "Et voici ceux qui montent et descendent les marches de Nauplie / Et qui ont pour tabac les feuilles épaisses de la nuit / Pour moustaches des buissons de thym saupoudrés d'astres / Et en place de dents, les souches, les rochers et le sel de l'Egée."

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 "Au gré du changement ma forme se dissipe / Mais mon esprit grandit dans sa paix esseulée. / Droiture et pureté ont une vraie substance, / la pierre à leurs côtés a moins de fermeté."

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 "Va ! Ton glas est tinté, vieux soleil qui rougeoies ; / Les Idéals sont morts, les Progrès annulés, / Et le Globe est jonché des cadavres de Joies"

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 "Quand ils m'ont enfermée à clé / dans la cave // et dit de compter / lentement jusqu'à cent, // chaque nombre / s'est transformé en plume de merle noir // et toutes les ténèbres / ont chanté // à travers la serrure / de mon bec jaune"

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 "Et au loin sur la marée verte vers la mer / Dérivent les écorces de fruits orientaux / Étranges aux lèvres, amers et doux."

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 "Elle ne m’aime pas et je déambule dans / la maison telle une machine à coudre / qui vient juste de finir de coudre / une crotte à un couvercle de poubelle."

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 "Personne ne nous repétrira de terre et de limon, / personne ne bénira notre poussière. / Personne."

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 "Je vous dirai un pan de mur un gazomètre / Un cheval maigre une lessive sur un fil"

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 "Du latin ? / Non, ça bouge trop / Du grec ? / J’en approchais la main, avec confiance, Dieu sait ! Mais ça a cherché à me mordre."

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 "une dernière fois / le rose / se faufile dans l’herbe / avant la nuit"

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 "Corps l’écriture braille la machine aveugle et sourde malabaraise à broyer les paroles un os de rat dans le talon"

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 "Je suis un crabe ponctuel je suis un courrier sans événement / mon champ est vide / pur / balayé de la moindre étoile"

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 "Incapable de jouer ni flûte ni violon dingue / De me coiffer pétard de revendre la mèche / De converser longtemps"

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 "Comme mille sacs lourds jetés, le premier matin de nos fiançailles viendrait, et l'air chaud dehors, ses allures de tireur vieilli."

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 "Au matin l'homme s'éveillait pour répondre / à la beauté rageuse de la nuit."

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 "Les animaux nous traversent au galop, deviennent des doigts, des mains et nous rions ensemble."

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 "Des mots passés par de la distance et du temps / Sont là dans une lettre que tu envoies. / Au moment de les lire je sais que tu n’es plus dans le bruit qu’ils font."

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 "il y a des jours où j’embrasse le monde à pleine bouche, j’y mets toute ma langue, et je ne sens rien"

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 "Beauté de présence / dont on a peur qu’elle se dissipe le temps de l’écrire / mais qui une fois écrite est là à jamais"

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 "La danseuse à présent est en train de danser / la danse de la perte de ce qui fut sien."

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 "S"ils en reviennent / leur bouche sera remplie de petits serpents"

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 "Voici le jour naissant / Houblon de la lumière / Le frou-frou des paupières / Et le premier passant"

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 "L’écume fleurit / de l’éternel printemps des vagues"

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 "Un oiseau s’est envolé / la branche désertée retient son souffle"

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 "je brûlerai toutes les plaies / tombées de haut / plumes dérobées aux averses"

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 "Prague aux cent tours / Aux doigts de Toussaint / Aux doigts de faux serments / Aux doigts de feu et de gruau"

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 "Ruisseau, nous paraissons avoir un même sort / D'un cours précipité nous allons l'un et l'autre, / Vous à la mer, nous à la mort."

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 "A notre place / On a posé / des soldats frais / Pour amorcer / La mort d'en face."

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 "Ce sont les morts qui écrivent dans mes doigts."

 

 "Et transporter. Transpercer. Je mange avec la tête. Et la cuillère existe."

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 "Pour ce que ça sert. Additions soustractions je dis pas. Ça peut être utile. Il y a toujours de la paperasse. Pour le reste, j’ai la calculette."

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 "enveloppe / branche / cellule / oreille / rivière"

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 "tu choisis des plats sur la carte des menus / et d’un seul coup ce sont des poèmes tristes / qui te donnent l’air d’un Cavalier King Charles"

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 "Le reste restant à fredonner / sans risque de principe. Et puis plus rien tu sais. un pli / à saisir en puissance."

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 "Baiser / l’ultime esquive / du coquillage"

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 "La peau se poussière / la chair s’émiette / et le souffle, frêle"

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 "Ployé de rêve, loin, plus loin / en recul stellaire dans le souvenir, en-allé en eau de sommeil"

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 "Comment vivrais-tu si le monde / était une forêt de clowns hydrocéphales ?"

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 "J'ai pris ta couleur et je vis sur ton écorce, invisible, immobile, dans la peur d'être reconnue"

 

 "A l'arrivée d'une tempête, j'ai, de ma fenêtre, l'impression que le rideau va se lever sur une  pièce d'Eschyle"

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 "Encore davantage, oh oui / On peut se taire encore davantage"

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 "Du vin blanc de Cassis, du pain craquant, des huîtres / Les œuvres de Whitman / Un voilier laissant lire à la brume des vitres / Le nom de Rotterdam."

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 "Cette fois encore, je répliquerai aux jours du monde, je dirais la tôle coriace qui pelote sur la fatigue"

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 "Dans la première pièce / le plafond est un sol lointain / qui a le jour pour regret"

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 "vous parlez de fenêtres et je parle d’oiseau / l’écart est grand quand l’œil se pose après le vol"

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 "Tout part en papillon, qui a pris mille belles figures et revient dans une prose nouée, laboureuse et laborieuse et lourde comme mon joug"

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 "la graisse est devenue mon jardin potager / J'y déambule à mon loisir, je m'y endors et je m'y traîne…"

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 "Enfonce-toi dans l'inconnu qui creuse / Oblige-toi à tournoyer"

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 "Vous refaisiez le monde d'un coup d'aile / L'envers et l'endroit de l'orage"

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 "Des mains / qui avaient appris à lire / l'alphabet des flammes"

 

 "Jette une pierre dans le lac / pour éveiller son gouffre"

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 "Tout gosse j'avais déjà des vers dans mes selles. Déjà poète ! Déjà chiant !"

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 "Tu es pareille à toi, / Tu es une louve hagarde / Et si sûre de son poil & si sûre / De sa course" 

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 "En plus du rien / On m'a donné / Un port / Avec des navires"

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 "Comme on coupe son whisky avec de l'eau / Je ne saurais couper les mots avec du sens"

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 "Le présent ? Mais il se dérobe à peine nommé"

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 "lisant / (poètes japonais / bashô / issa) / levant / les yeux / instantané / l'enfant / effacé dans le / blanc"

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 "Le bonheur est de grâce incertaine"

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 "l'enfant le jeu / germains du songe"

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 "Il a le rire comme un chiffon à resservir"

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 "ce n'est que plus tard / qu'il te faut être jeune"

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 "lorsque tu auras nommé le rien / le presque rien / le silence comme la seule chose qui s'entende"