Maria Jalibert est née à Castres en 1970. Après des études aux Beaux-Arts de Toulouse, elle vit et travaille près de Brive.
Son premier album, Yack’ à lire de A à Zèbre (avec Claire Benedetti), paraît en 1999. Elle a depuis publié une bonne quinzaine de livres, chez Points de suspension, Didier Jeunesse ou À pas de loup. Les plus récents se caractérisent par l’utilisation d’une profusion de babioles en plastique qu’elle met en scène avec humour.
Pour s’en convaincre, rien n’interdit d’aller visiter son site : http://mariajalibert.com/
Vous êtes autrice et illustratrice jeunesse. Pourquoi avoir fait le choix des enfants ?
C’est une question à laquelle j’ai toujours du mal à répondre. Au début j’ai peut-être voulu naïvement prolonger une sorte d’émerveillement que j’avais connu dans mes lectures lorsque j’étais enfant. Ensuite je me suis très vite aperçue qu’il y avait un monde entre lire un livre et en inventer un. Créer une narration qui trouve un écho chez les enfants n’est pas chose simple, je continue à en explorer toutes les subtilités.
Je crois que ce que j’aime dans ce public d’enfants c’est sa spontanéité à interagir avec l’histoire qu’on lui propose. Que ce soit en bien ou en mal, tout est exprimé de manière simple et directe, sans fioritures.
Depuis quelques années, vos albums se caractérisent par l’usage de multiples joujoux en plastique. Pourquoi cette évolution ?
Un besoin de changement. J’étais arrivée à un moment où il fallait que je me renouvelle je crois. J’avais envie de travailler en volume. J’aimais beaucoup cet univers de petits jouets de pacotille. Il me manquait juste l’idée avec laquelle je pouvais les utiliser. Elle est arrivée un matin en rangeant la chambre de mes enfants pour la énième fois et c’est mon album Bric à Brac qui a vu le jour. Depuis, je continue à créer mes petites installations pour raconter des histoires et je prends beaucoup de plaisir à les photographier.
Un souvenir personnel – bon ou mauvais – lié aux bibliothèques ?
J’avais à peu près dix ans et j’ai ramassé un bébé pigeon qui était tombé d’un arbre dans la cour de mon école. Une bibliothèque toute neuve s’était construite juste à côté de notre école, on pouvait y accéder de notre cour de récréation. Ne sachant pas quoi faire de l’oiseau je l’ai confié à la bibliothécaire qui l’a installé dans un bac à BD et qui l’a gardé toute la journée. Le soir je l’ai récupéré, on l’a nourri et élevé, il est resté dans la famille pendant quelques mois et puis un jour on a ouvert la porte de la cage et il est allé vivre sa vie de pigeon dans la nature. Il s’appelait Cracoucass, le nom d’un oiseau monstrueux dans une bédé des Schtroumpfs.