La dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil est un roman de Sébastien Japrisot, auteur prolifique du 20ème siècle.

 

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Nous avons adoré la dernière adaptation au cinéma faite par Joann Sfar ! Le titre sonne comme un western spaghetti… Une fille sublime aux longues jambes de biche rêve de voir la mer. Elle emprunte provisoirement la voiture de son patron pour le week-end du 15 août et décide de rouler vers le Sud de la France. Simple n’est ce pas ? Et pourtant, son road trip prend rapidement la forme d’une fuite éperdue. En effet, toutes les personnes qu’elle rencontre sur sa route semblent la reconnaître et l’accuser de mentir. Insidieusement cette paranoïa ambiante nous fait douter de sa santé mentale. Entre trous de mémoire et divagations, errance hypnotique d’une station service glauque à un  hôtel cossu, jeu de cache-cache avec la gendarmerie, aventure érotique avec un inconnu, la jeune femme semble plongée tout entière dans ce qui ressemble à un cauchemar éveillé. Le personnage fascine : qui est-elle vraiment à part la secrétaire d’un riche homme d’affaires ? Qu’a-t-elle fait ? Est-elle mythomane ou simplement paumée dans cette France de l’ère Pompidou qui n’offre d’ailleurs pas, ici, son meilleur visage ? En effet, derrière la carte postale des paysages de vacances, les hommes se révèlent concupiscents, véreux et d’un machisme décuplé par la vision de la jolie rousse roulant en Thunderbird… L’esprit des films d’Yves Boisset n’est pas loin ! D’un petit polar (assez loin de l’esprit du roman), Joann Sfar, via un montage et une photographie magnifiques, a développé un film-concept un rien provoc’ qui ramène l’histoire policière au rang de l’anecdote. Esthétiquement, le film crée des atmosphères qui font furieusement penser à Hitchcock (Vertigo) ou encore au « giallo » italien. Le réalisateur, auteur de bandes dessinées et fan de série B, ne s’en défend d’ailleurs pas. Sur une bande-son rock’n’roll, il crée un clip d’une heure et demi axé sur la photogénie et la sensualité de sa talentueuse actrice principale, Freya Mavor, nouvelle Isabelle Adjani façon 70’s…. Qu’il est bon de voir du cinéma français à nouveau amoureux du Cinéma et de la Femme ! Truffaut serait d’accord, alors sachons apprécier à sa juste valeur une œuvre qui ne se veut, finalement, qu’un simple objet de plaisir…

Cécile Corsi