Un homme, seul, en Kayak.

 

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Il est parti disperser les cendres de son père, dans ce coin d’océan où ils aimaient pêcher tous les deux. Sur terre, sa femme l’attend, et son enfant à naître. Le voyage s’annonçait introspectif et calme. La tempête se lève. La foudre frappe le frêle esquif. L’homme, blessé, dérive.

Vers la baie est à l’image de l’orage qui s’abat sur le personnage, surprenant. Très court, porté par une écriture à l’os, il raconte beaucoup plus qu’une histoire de survie. L’auteur économise les mots autant que le héros ses gestes, par souci d’efficacité. Perdu dans l’immensité cahotante, perdu dans des pensées qu’il a du mal à rassembler, l’homme analyse son environnement, perd le fil, ses idées se défilent comme la côte qu’il aperçoit, si loin. Vers la baie n’est pas un voyage intérieur, il n’a pas la prétention surfaite de ce type de récit. C’est un flot, de réflexions, de doutes, des messages à la mer. Ceux d’un homme, forcé à l’humilité, s’accrochant à ses souvenirs et à ses espérances comme à autant de bouées.

Marianne Peyronnet