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La cour des mirages, de Benjamin Dierstein
Quand politique et criminalité sont liées, ça donne un grand roman. Dierstein plonge sa plume acide dans le cloaque des réseaux pédophiles et des délinquants en col blanc, le tout sur fond d’alternance électorale de 2012. Très dur et très beau.
Des jours sans fin, de Sebastian Barry
Les aventures trépidantes et sentimentales de Thomas McNulty et de son grand amour John Cole. Ouest des Etats-Unis, années 1850, saloons, guerre, indiens, discrimination et répression. Si ce roman ne vous brise pas le cœur, c’est que vous n’en aviez pas.
Des milliers de lunes, de Sebastian Barry
La suite de l’histoire de John et Thomas, à travers celle de Winona, leur fille adoptive. Le décor est toujours aussi bien planté, qu’il soit géographique ou social. Les injustices dont les personnages sont victimes sont à la hauteur de leur beauté, terribles.
It’s a sin. Série britannique de six épisodes réalisée par Peter Hoar.
1981. Six jeunes d’origines diverses convergent vers Londres pour y vivre librement leur homosexualité et deviennent colocataires. Vu l’époque, on se doute que la vie frappera durement le groupe, et on aura raison. Mais la réalisation dynamique, la bande originale impeccable et le jeu parfait des acteurs transcendent le propos au-delà de la peine.
Redemption Song, d’Alex Wheatle.
Biscuit, 18 ans, vit avec sa mère Hortense, sa sœur et son petit frère à Brixton, dans la banlieue sud de Londres, au début des 80’s. Chômage, logements insalubres, violences policières, mépris affiché par Thatcher envers les classes populaires et notamment envers la communauté jamaïcaine dont Biscuit est issu… la colère monte parmi les habitants du quartier. Alex Wheatle, par la voix de Biscuit, donne aux rires et aux larmes une force inégalée.
Island Song, d’Alex Wheatle.
Ecrit postérieurement à Redemption Song, Island Song est situé avant chronologiquement et reprend une partie des personnages, puisqu’il s’attache au passé de la mère de Biscuit, Hortense, et de sa tante Jenny. Il suit le destin des deux fillettes, depuis leur enfance en Jamaïque jusqu’à leur exil en Angleterre, à Brixton précisément. Island Song ou L’espoir de vies meilleures pour peu que l’on refuse de se soumettre.
La nuit tombée sur nos âmes, de Frédéric Paulin.
Gênes, juillet 2001. Sommet du G8. Tandis que les dirigeants du monde capitaliste sont réunis dans une forteresse imprenable, 500 000 manifestants altermondialistes sont attendus pour clamer leur opposition à un avenir forcément néo-libéral. Ils sont jeunes, venus de toute l’Europe, en colère. En face, Berlusconi et ses alliés néofascistes sont prêts à faire tirer dans le tas, trop heureux de casser du rouge. Le premier mort, abattu d’un tir dans le dos, provoque le chaos. En mêlant la réalité brutale des faits aux questionnements d’individus fictifs mais vraiment incarnés, le récit de Paulin prend toute sa puissance et donne envie soit de s’armer soit de pleurer.
Vampires en toute intimité, réalisé par Taika Waititi et Jemaine Clement.
Viago, Deacon, Vladislav et Petyr, colocataires, sont suivis par une équipe de tournage en vue de la réalisation d’un documentaire sur leurs difficultés quotidiennes de célibataires. Bon, les zigotos sont des vampires, et devoir se nourrir de sang humain ne facilite pas les relations sociales avec les habitants de la petite ville de Province. Taika Waititi et Jemaine Clement, (tous les deux ont déjà sévi avec la série Flight of the Conchords) scénaristes, réalisateurs et acteurs sont dingues, et si l’on se rappelle Bad Taste, Meet the Feebles ou Braindead, de Peter Jackson, on se dit que les Néo-Zélandais doivent avoir un gène en plus, celui de la grande rigolade et de l’autodérision.
Le coup du siècle, d’Irvine Welsh.
Terry, chauffeur de taxi à Edimbourg, est un tombeur à la chevelure bouclée. Beau gosse baratineur, aucune ne lui résiste. Jusqu’à ce que… Irrésistible, Terry l’est autant que ce roman dans lequel il prend vie. Brut de décoffrage et néanmoins gentleman, ce nouveau héros welshien dispose de ressources dignes d’un Begbie, le fou de Trainspotting. Welsh ne prend pas de pincettes pour le ficher dans des situations rocambolesques qui, en plus d’entraîner le lecteur à sa suite à cent à l’heure, finissent par lui faire prendre du recul, et lui donner une vraie épaisseur psychologique.
