D’une extrême violence et d’une beauté magnétique,

 

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les personnages de Frédéric Jaccaud composent une Cour des miracles, une caravane de l’étrange comme autant de reflets de notre [in]humanité. Dans Monstre (une enfance), paru chez Calmann-Lévy en 2010, Thomas, vieillard malade, se rappelait les différentes étapes qui constituaient son parcours de tueur. Dans La nuit, son premier roman publié à la Série Noire en 2013, quelques individus d’une société en voie d’extinction au nord du bout du monde se débattaient pour survivre sur fond d’atmosphère pré-apocalyptique. Dans Hécate, toujours à la SN, en 2014, l’auteur suisse partait d’un fait divers slovène pour raconter l’histoire d’un médecin retrouvé déchiqueté dans son luxueux appartement par ses trois bullmastiffs. Exil, sa dernière parution, s’inscrit parfaitement dans son œuvre, envoutante, étrange, peuplée de freaks. Un homme sans nom, assailli de souvenirs qui lui reviennent par bribes et dont il doute de la véracité, se retrouve impliqué dans une histoire de meurtre. Le cadavre d’une escort girl sur le siège arrière, son errance le conduit à Grey Lake, petite bourgade, au nord du monde une fois de plus, une mystérieuse carte magnétique en poche et dont il sera chargé de percer le code. Après quoi, ou qui, court-il ? Et si ce labyrinthe dans lequel il s’embourbait n’était autre que le chemin qui le mènera à la découverte de sa véritable identité ? Vous l’aurez compris, Frédéric Jaccaud n’est pas là pour apaiser vos âmes sensibles. La lecture de ses romans vous transportera sur la face cachée de la lune et vous laissera là, seul, au cœur de ténèbres où personne ne vous entendra crier.

Marianne Peyronnet