Dans un Paris familier devenu étrange, deux flics de la brigade criminelle,
Wolf, ancien commando déphasé, et Silver, beauté laotienne élevée dans la pratique d’une forme ancienne de boxe thaïe et dans le bouddhisme, traquent la Vipère. Sur leur route, un cadavre coupé en deux par un Wakizashi, des corps marqués au front d’un symbole ésotérique, et deux femmes, envoutantes et sublimes. Diane, vamp sexy en combinaison de latex, et Karen, la fille samouraï, adepte de Miyamoto Musashi, grand maître dans l’art du katana et auteur du Traité des cinq roues. Deux guerrières fascinantes sous l’emprise du gourou psychopathe et de sa théorie de l’alignement. Où en sont-elles des trois phases que comporte son enseignement ? La physique, la psychique ou la spirituelle ? Atteindront-elles leur équinoxe ? Pour son entrée dans la Série noire, Sébastien Raizer distille son venin avec une efficacité sensuelle. L’alignement des équinoxes est un voyage tendu, halluciné au travers de mondes inconnus, réels et virtuels, une poursuite d’expériences déroutantes au service d’une intrigue serrée et fluide, sur fond de philosophie orientale, au son des Stooges, Kraftwerk et Coil. Difficile de résumer en quelques mots un tel roman. Lumineux. Précis. Addictif. Il est, en tous cas, à l’image de son auteur : complexe, stupéfiant et très très classe. La suite, Sagittarius, toujours publiée chez Gallimard, plus éprouvante encore, confirme le talent du fondateur des éditions Camion blanc pour une forme novatrice de roman noir.
Marianne Peyronnet
