CX Break et costume tergal de chez Cardin,
Le Teckel est une légende parmi les visiteurs médicaux, un cador classe affaires de la chasse au toubib, capable des pires coups tordus pour faire prescrire des vessies pour des lanternes au plus circonspect des généralistes. Mais depuis quelque temps, les résultats du Teckel ne sont plus à la hauteur de ses notes de frais et les laboratoires Duprat n'ont pas besoin de ça, au moment où les éclabousse un scandale mahousse façon Médiator. De là à lui coller dans les pattes un petit jeune chargé de le fliquer dans sa tournée charentaise, il y a quelques pas que le vieux cabot n'est pas décidé à franchir...
Le gros avantage de la bande dessinée sur le cinéma, c'est que les acteurs ne coûtent pas cher. Ainsi, pour pas un rond, Hervé Bourhis peut-il s'offrir Jean-Pierre Marielle en premier rôle de son nouvel album, un Jean-Pierre Marielle avant reconversion, couillu-velu à souhait, comme on aimait le détester dans ces comédies franchouillardes des années 70 où il excellait à jouer les beaufs et les flambards de restoroute. Hélas, Bourhis n'est pas Seria et, si l'hommage est aimable, on est tout de même assez loin de l'outrance assumée qui faisait tout le gros sel de Comme la lune ou des Galettes de Pont-Aven. On était entré bille en tête dans ce Teckel qui s'annonçait vorace, on en ressort à l'autre bout le veston à peine froissé. Ça mitraille, mais pas trop sec et c'est un peu dommage, comme un bon coup foiré, l'instauration du permis à points, Julien Courbet, la fin de l'innocence.
Yann Fastier