Tandis qu’à bord de l’ISS, un astronaute refuse d’évacuer la station suite à l’explosion au décollage d’une navette,

sur Mars une petite équipe internationale doit prendre des mesures de sécurité exceptionnelles après un attentat au couteau dans les locaux de SpaceX, sur Terre. L’album suit ce double fil tout en réservant quelques jolies surprises (ce qu’on croyait être de la science-fiction n’en est pas en réalité, le camp « martien » s’avérant n’être qu’un camp d’entraînement logé au fond d’un volcan hawaïen !) puis en les faisant converger jusqu’à la résolution sans drame de la crise.

En noir et blanc, avec un trait simple et « naïf » qu’on croyait réservé à la BD jeunesse (dont il est par ailleurs l’un des principaux réformateurs avec sa série Stig & Tilde), Max De Radiguès, issu de la branche belge des indépendants  (L’employé du moi) déroule un récit résolument a-spectaculaire et a-technologique, avant tout basé sur les relations humaines. Une démarche à rapprocher de celle d’un Robin Cousin, par exemple, et qui, sous les apparences paradoxales d’un trait simplifié a priori facile et peu séduisant, oppose de fait son réalisme fondamental à la vaine et souvent fausse virtuosité pyrotechnique de la BD de SF telle qu’on l’entend habituellement depuis Buck Rogers et Flash Gordon.

Yann Fastier