Il y a peu de monde à Washington, en plein mois d’août caniculaire.

 

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Peu d’infos à relayer pour n’importe quel journaliste à l’esprit un peu vif. Et Sully Carter n’est pas n’importe quel journaliste. Reporter au Washington Post, il a été correspondant de guerre, en Bosnie notamment, d’où il a ramené des séquelles physiques, une jambe abimée, son visage balafré, et des blessures invisibles, la perte de la femme qu’il aimait. Quand il se rend au Capitole pour couvrir les débats législatifs, il ne s’attend pas à revivre l’horreur. Une fusillade éclate. Un individu tire dans le tas. Du sang, des cris, des morts. Sully est le seul à entrevoir le tueur, le premier à découvrir le cadavre d’un élu de l’Oklahoma, des pics à glace enfoncés dans les yeux. Son papier, sensationnel, fait la Une du quotidien. Il ne tarde pas à être contacté par un certain Terry Waters, qui se présente comme le meurtrier. Terry Waters, sans être complètement amérindien, vit à l’écart, dans une réserve. Marginal, instable, il est le coupable idéal. La chasse à l’homme commence. Mais le flair de Sully le conduit sur une autre piste.

Après La voie des morts et A l’ombre du pouvoir, Tucker lance pour la troisième fois son héros dans une enquête qui dévoilera une des faces sombres des Etats Unis. En plus de composer une intrigue parfaitement ficelée, avec rebondissements, erreurs d’aiguillage, suspense, il parvient admirablement à faire se confronter son personnage à des faits sordides s’étant vraiment déroulés, à savoir la façon abjecte dont les internés en psychiatrie ont été traités et les expérimentations dont ils ont été victimes jusqu’à un passé pas si lointain. La réalité dépasse toujours la fiction, Sully, attachant, obstiné, en fait à nouveau la douloureuse expérience.

Marianne Peyronnet