Vous vous sentez nul en tout ?

 

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Vous êtes un patron incapable d’avoir de l’autorité sur vos collègues ? Un timide trop coincé pour briller en société ? Un amoureux éclipsé par son rival ? Faites comme Henry Palfrey, inscrivez-vous à l’Académie des coquins et réveillez le mâle qui sommeille en vous !...

Ah l’humour british on ne s’en lasse pas ! En 1960, sort “School for scoundrels » (« l’Académie des coquins ou comment gagner sans véritablement tricher ») réalisé par Robert Hamer, celui-là même qui avait réalisé « Noblesse oblige » en 1949. Eh bien, l’on peut dire que 10 ans après, il n’a pas perdu la main. Iconoclaste et délicieusement caustique, rien que le discours de bienvenue du proviseur de l’Ecole est un chef d’œuvre à l’humour décapant à moins que ce ne soit un petit cours de cynisme ? Après ce morceau de bravoure, le ton est donné et, dès lors, nous suivons avec délectation l’apprentissage d’Henry pour décrocher son diplôme de confiance en soi. Après une série de revers en cascade (le repas en amoureux qui se finit à trois avec un rival trop imposant, l’humiliant match de tennis dans lequel ce dernier écrase son adversaire…), on assiste rapidement aux progrès du jeune homme. Et alors là, par la magie de la comédie, les rôles s’inversent et Henry Palfrey rattrape d’un coup son retard sur son adversaire… Mais jusqu’où ira-t-il ? Comme dans « Noblesse Oblige », les anglophiles s’amuseront à repérer les allusions littéraires qui abondent comme par exemple la voiture déglinguée du héros, la « Swiftmobile », hommage détourné à l’auteur des « Voyages de Gulliver » bien connu pour son esprit satirique… Et il y en a plein d’autres ! Enfin, en avance sur son temps, cette  comédie britannique sur l’art de la vie facile se veut une critique acerbe de la réussite en même temps qu’elle préfigure l’ère New Age de la fin du 20ième siècle et l’invasion de la société par les coachs du bonheur et autres spécialistes façon  « méthode Coué ».

Cécile Corsi