Ethan Burke est agent fédéral. Quand il se retrouve hagard dans les rues de Wayward Pines, Idaho, il n’est pas du genre à perdre son sang-froid.

 

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Mais quand même. Il y a quelque chose d’étrange dans cette jolie bourgade cachée au milieu de la forêt. Il n’a plus ses papiers, plus trop de souvenirs de ce qu’il est venu faire là. Il n’arrive à joindre personne du monde extérieur, ni sa femme, ni son patron. Surtout, alors qu’il tente de quitter la ville, il se rend compte que toutes les routes le ramènent à son point de départ et qu’une clôture électrifiée empêche les 460 habitants de s’échapper. A moins qu’elle ne serve à les préserver d’une terrible menace.

Difficile de parler de Wayward Pines sans en dévoiler l’intrigue qui, pour peu qu’on en accepte le postulat purement SF, parvient à captiver jusqu’à la fin. Crouch s’y entend pour faire monter la tension, placer ses personnages dans des situations périlleuses qui poussent à tourner les pages. Rien de réellement nouveau, pourtant, dans cette histoire. Nous sommes en terrain connu. Cette magnifique bourgade, petit cocon havre de paix isolé du monde mais dont on ne peut s’éloigner, rappelle furieusement le village du Prisonnier. L’intrigue policière qui dérape peu à peu vers la science-fiction se rapproche de nombre de récits à résonances dystopiques, avec leur lot de questionnements métaphysiques sur l’avenir de l’humanité ou le danger des découvertes technologiques mal employées. Et comment ne pas penser à The Walking Dead à la lecture des mésaventures de ce groupe d’individus, avec focus successifs sur les différents principaux protagonistes et leurs réactions face à la mort qui rode ? Ou aux films catastrophes de notre enfance, avec leurs héros en lutte pour leur survie ? C’est justement ça qui est bon. Se plonger avec délectation dans ce genre de narration aux ressorts éculés mais d’une terrible efficacité lorsqu’ils sont maîtrisés. S’amuser à se laisser surprendre par les variations créatives autour du thème principal. Crouch se régale à revisiter le genre et ses figures, et fait d’Ethan Burke le digne descendant d’illustres leaders charismatiques qui peuplent la littérature en sauvant leurs semblables.

Marianne Peyronnet