Dans Dernier appel pour les vivants, publié en 2015, c’était le braquage de la banque qui mettait de l’animation dans un bled de Géorgie écrasé d’ennui.

 

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L’agresseur n’était autre qu’un certain Hicklin, un suprémaciste blanc tout juste sorti de taule. Dans Le diable en personne, toujours chez Gallmeister, c’est Maya qui sème le chaos. Enlevée par des trafiquants d’êtres humains, dressée comme une chienne pour obéir et lécher comme personne, surtout le Maire, elle en sait trop pour ne pas aller nourrir les alligators. Or la petite saleté s’échappe et trouve refuge chez Leonard. Réputé pour congédier les importuns de ses terres à coups de fusil, lassé depuis longtemps de la compagnie de ses semblables, il recueille la jeune fille et ne reculera devant rien pour la sauver. Duos improbables, rebondissements, gâchette facile, chasse à l’homme, gentils contre méchants, les romans de Farris ont des airs de western où le shérif gagne à la fin. Mais voilà, l’auteur évite l’écueil du manichéisme et dédie son talent au service d’un décorticage en règle des mécanismes sociaux et psychologiques qui poussent les individus à faire ce qu’ils font. Dernier appel pour les vivants et Le diable en personne ne sont pas seulement efficaces, ce sont des récits d’une force terrible, extrêmement documentés, et si l’on y croise évidemment des salauds de la pire espèce, ils sont en quête de rédemption.

Marianne Peyronnet