Avril 2020. Kyoto. Sébastien Raizer, qui vit depuis plusieurs années au Japon, commence à faire « zazen ».

 

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Chaque matin, à l’aube, il se rend au temple zen Kōshō-ji pour pratiquer cette forme de méditation assise, basée sur la respiration, à la recherche de lui-même et de l’harmonie avec le monde qui l’entoure.

Si La caverne aux chauves-souris sous la montagne noire est un ouvrage de réflexion sur la pratique de cet « art » millénaire, tentant de faire comprendre aux occidentaux que nous sommes la philosophie qui l’anime, et si certains passages demeurent abscons aux personnes, dont je suis, incapables de ralentir le rythme pourtant épuisant de leur quotidien, il est avant tout un joli témoignage sur les efforts d’un homme en quête de spiritualité. Et c’est bien cette incarnation, cette personnalisation qui est intéressante ici. Sous la forme d’un journal, facile à lire, Sébastien Raizer livre sa progression dans cette immersion, ce voyage en lui-même. Chaque jour, il fait de nouvelles découvertes, et son étonnement, sa naïveté permet au lecteur d’accompagner sa progression. On mesure la difficulté à tenter l’aventure à l’aune de ses doutes et de ses hésitations. Car l’auteur reste curieux de ce qu’il découvre. Il observe, et si son regard sur les choses évolue au fil des pages, il ne peut s’empêcher d’être distrait par la beauté d’une fleur, la présence d’autres élèves qui l’intriguent, et dont il restitue les gestes. Et par ce bonze, gardien du temple, qui l’initie, lui montre la voie en lui donnant quantités de tâches manuelles à accomplir avant de pouvoir méditer, comme laver les sols ou ramasser les feuilles, et le plonge parfois, d’une parole, dans des océans de perplexité. 

L’auteur ne cherche pas à convaincre des bienfaits de la méditation, il ne juge pas, il raconte, humblement, son expérience, et en dit, finalement, beaucoup sur ce qu’il est.

Marianne Peyronnet