Né dans une famille d’antifascistes notoires, Luigi Pintor (1925-2003) passe une partie de son enfance en Sardaigne,

 

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flirte adolescent avec la Résistance avant d’intégrer L’Unità, principal quotidien communiste de la péninsule italienne. Radié du Parti en 1969, suite à l’invasion soviétique de la Tchécoslovaquie, il retourne en Sardaigne pour y fonder Il Manifesto, journal dissident qu’il co-dirigera jusqu’en 1995.

Il fut donc avant tout journaliste, avec le grand J qu’il convient d’y mettre pour ces quelques-uns qui sont l’honneur de la profession, quand par ailleurs le plumitif abonde. Quoi qu’il en soit, la majuscule ne saurait distinguer un quelconque « je », tant ce mémoire écrit sur le tard sait faire preuve de recul et de modestie. À l’évidence, Pintor répugne à parler de lui-même : « Un livre sert à celui qui l’écrit, rarement à celui qui le lit, c’est pourquoi les bibliothèques sont pleines de livres inutiles » conclut-il après avoir sobrement évoqué « L’île », « La ville », « La guerre »… comme autant de rubriques qui l’auront façonné et dont il s’efforce de réduire le décompte à l’essentiel. Si elle l’honore, encore une fois, la pudeur avec laquelle il se livre à cette synthèse la rend parfois quelque peu elliptique et appelle des explications. C’est le travail – impeccable – de l’éditeur, complétant l’indispensable appareil de notes d’une iconographie choisie qui font de ce mince volume un agréable lieu de rencontre avec un écrivain dont on regrettera de ne pas pouvoir lire grand-chose d’autre en français, si ce n’est Madame Kirchgessner, paru en 2005 à La Fosse aux ours.

Yann Fastier