Quoi de neuf du côté des frères Gallagher ?
Enfin musicalement, car les 2 frangins continuent à s’insulter régulièrement et copieusement par média interposé, parfois de façon très drôle… quand on s’aime… Si l’aîné annonce la sortie d’un 3ème opus pour la fin de l’année, c’est Liam qui ouvre le bal avec son 1er album solo, 4 ans après sa parenthèse Beady Eye ! Bon, ça sent Oasis à plein nez (et bien-sûr les influences qui vont avec, Lennon n’étant jamais très loin). On ne s’en plaindra pas, (d’ailleurs Gallagher cadet répète à longueur d’interviews ponctuées de « fucking » avant chaque mot, qu’il adorerait reformer le groupe si son fucking brother « voulait bien descendre de son piédestal », ambiance…). Pour la 1ère fois (même s’il avait fait des tentatives du temps de feu Oasis), Liam s’essaie à l’écriture ou co-écriture sur la moitié de l’album et il le fait plutôt bien. Les textes sont soignés et loin d’être un ramassis de niaiseries. Musicalement « As you were » renoue avec ce que la pop fait de mieux, des mélodies et des refrains accrocheurs : « Wall of glasse » qui ouvre l’album est énergique et très efficace, « Bold », un des plus beaux morceaux de cet album au refrain entêtant; de très belles ballades, « Chinatown », « Paper crown », « All my people / all mankind » mélancoliques, comme le Gallagher en a le secret. Même s’il s’en défend, « For what it’s worth » semble, quant à elle, s’adresser directement à son frère, sans insulte cette fois-ci, le texte est juste émouvant. « Come back to me », « I’ve all I need » sont elles aussi des petites pépites, dans la plus pure tradition Oasissienne. Le tout sublimé par cette voix si reconnaissable et qui a même retrouvé une certaine jeunesse. Lèvres retroussées, tête en arrière devant le micro et mains derrière le dos, son tambourin dans les mains, c’est la Touch Liam Gallagher depuis le début et ces postures lui donnent ce timbre si particulier de bad boy ! Finalement, Mr Tambourine Man nous gratifiera peut-être d’un « fucking » sourire, (ce qui est rare) vu que son album, même s’il manque de quelques morceaux plus pêchus, est vraiment très bon. Il peut maintenant rivaliser avec son frère en matière de composition et ne plus être seulement le frontman d’un vieux groupe des années 90…
Katia Royère De Bastiani