Il y a des bouquins impossibles à lâcher, des romans qu’on quitte à regret, trop courts malgré leurs 600 pages.
Les deux premiers tomes de la saga fantasy de Patrick K. Dewdney, Le cycle de Syffe, sont de ceux-là. Nous y sont contées les mésaventures de Syffe, huit ans au début de l’histoire, orphelin des rues sans origine, nommé d’après le peuple duquel il semble être issu. Le jeune héros survit de vols et de corvées à Corne-Brune, dans un confort et une stabilité relatifs, quand, à la mort du roi, les primeautés de Brune plongent dans la guerre et le chaos. Son univers bascule alors du côté sombre. Les épreuves qu’il subira seront aussi physiques qu’affectives. Dans Syffe, tout est extra-ordinaire : le suspense haletant ; les bastons épiques, sanglantes et monumentales ; les sentiments profonds et les personnages fouillés ; le fantastique, inquiétant, en toile de fond ; la langue, riche et fluide… L’enfant de poussière et La peste et la vigne inscrivent d’entrée Patrick K. Dewdney parmi les grands noms de la littérature de l’imaginaire. George R. R. Martin et Robin Hobb n’ont qu’à bien se tenir !
Marianne Peyronnet