Remo Cobb est, de son propre aveu, un sale type.

 

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Mais Remo Cobb va mourir, alors on lui pardonne. Enfin, il a toutes les chances de se faire tuer dans les jours qui viennent, et pas de la plus douce façon. Si les frères Mashburn peuvent le faire souffrir un peu beaucoup par-dessus le marché, ils ne vont pas se priver. Faut dire qu’ils ont des raisons d’être en colère. Il y a des années de ça, Ferris, Chicken Wing et Dutch Mashburn ont fait le casse du siècle. Plus de trois millions de dollars raflés en quelques minutes dans l’attaque d’une banque. Bon, ils ont dessoudé les seize témoins présents à l’occasion, flingués alors qu’ils étaient allongés face contre terre. On fait pas d’omelette sans casser des œufs. N’empêche, quand Dutch s’est fait choper, d’aucuns auraient pu lui reprocher son trop grand enthousiasme. Alors il a pris pour sa défense le meilleur avocat de tout New-York, Remo Cobb, celui qui ne rate jamais un procès. Sauf quand il décide de rater un procès. Et de leur piquer leur fric, en plus. Dutch vient de sortir de prison. Le trio Mashburn est réuni à nouveau et il est très très énervé…

Jubilatoire, captivant, délirant, on n’en finirait pas de trouver des superlatifs à ce roman totalement déjanté tellement McCrary maîtrise l’art du suspense, de l’action et de l’humour le plus noir. Ecrites au présent, les scènes s’enchaînent au rythme des balles perdues. Ça flingue dans tous les coins et plus c’est gros, plus ça passe. Au fur et à mesure que l’étau se resserre, Remo, accro au cocktail alcool + speed, perd (un peu) de son arrogance, mais pas de sa superbe, et surtout conserve tout du long l’art de l’éloquence, des reparties cinglantes qui l’ont rendu célèbre au barreau. Les personnages et les intrigues secondaires, hauts en couleur, en rajoutent une couche dans la démesure. McCrary semble n’avoir eu aucune autre prétention que livrer un roman d’action palpitant, et on en redemande. Ça tombe bien, il a fait revenir Cobb dans plusieurs de ses romans. Reste à attendre leur traduction en français.

Marianne Peyronnet