A Fayolle, petit village à flanc de montagne quelque part en France, les habitants assistent à un étrange spectacle ;
l’Anglais qui avait surgi des bois trois jours plus tôt, ce drôle de type longiligne blond roux à la peau laiteuse, à la langue qu’on ne comprend pas, affublé d’un sac à dos immense contenant tente, table pour huit personnes, ustensiles de cuisine et livres par dizaines, l’Anglais a gravi la colline, s’est posté au sommet, a donné une impulsion du talon et a décollé. Les spéculations vont bon train dans le bar de la place. L’Anglais s’est-il envolé afin de rejoindre le Sud pour y faire son nid ? Est-il un Dieu, un oiseau ?
L’Anglais volant cultive la poésie autant que le grotesque. Conte burlesque, hommage à cet amour du non-sens, à cet humour absurde que l’on dit britannique, le court récit de Benoît Reiss entraîne le lecteur sur le chemin du rêve et lui rappelle que lui aussi, il y a bien longtemps, quand il était petit, il savait voler.
Marianne Peyronnet