Les grands courants du rock ont toujours été source d’inspiration pour les écrivains. Avec plus ou moins de bonheur.

 

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Et si l’on ne se lasse pas de (re)découvrir les pubertés tumultueuses de nos auteurs préférés, sur fond de punk, de psyché ou d’alterno, force est de constater que tout ça commençait un peu à sentir le rance et la bière éventée. On attendait donc qu’un roman nous raconte les souvenirs rock et débridés d’un être humain né après les trente glorieuses. C’est chose faite avec Metal qui, comme son nom l’indique, parle du… metal. Et d’où nous vient-il ? De Lettonie ! Janis Jonevs a quatorze ans quand, à Jelgava, une ville de 60 000 âmes à quarante bornes de Riga, il entend parler du suicide d’un certain Kurt Cobain et découvre Nirvana. Puis se tourne vite vers un rock moins commercial et plus chevelu. De son adolescence, il tire un portrait tout à fait convaincant et pas si exotique de la génération 90. Son héros Janis, binoclard maladroit mal dans sa peau, et ses potes Zombis, La Mort, Le Nez et Karlis passent leur temps à dessiner des cercueils avec le nom de leurs profs dessus, se copier des K7, copier les plus grands, et écouter du metal. La Lettonie post-communiste s’ouvre sur l’extérieur tandis qu’ils comparent la longueur de leurs crinières. Ils sont drôles, touchants, se foutent de l’avenir (de toute façon, ils en ont pas), apprennent des mots d’anglais grâce aux paroles de leurs morceaux chéris (pas facile de déchiffrer les beuglements), ils se marrent et sont très déprimés, bref largement de quoi rappeler des tas de trucs à tout le monde.

Marianne Peyronnet