Pour son précédent roman, Battues, Antonin Varenne avait choisi la Creuse, où il vit,

comme décor à une intrigue terrible où il dénonçait l’avidité des hommes dans un monde paysan sur le déclin. Changement total d’atmosphère, donc, avec CAT 215, texte court sur fond de jungle guyanaise. Marc se voit obligé d’accepter la mission périlleuse et illégale d’aller réparer le moteur défaillant d’une Caterpillar de 20 tonnes perdue non loin de la frontière brésilienne. L’énorme engin doit rejoindre une mine d’or afin de faciliter l’extraction du précieux minerai. Flics corrompus, clandestins exploités, trafics divers, profiteurs amoraux, l’auteur parvient, dans ce récit dense, dont la tension n’est pas sans rappeler Le salaire de la peur de Georges Arnaud, à faire ressentir tout le désespoir concentré dans cette partie du monde, où l’humain n’a qu’une valeur marchande.

Marianne Peyronnet