Après avoir fêté avec ses copains des Stones leurs 50 ans de carrière lors d’une tournée mondiale gigantesque,
le pirate Keith Richards, ex futur Roi du riff, s’offre une parenthèse solo, la 1ère depuis 23 ans. Il y retrouve ses copains d’X-Pensive Winos. D’entrée, Richards nous balance un « vieux » blues du même titre que l’album, puis s’ensuivent plusieurs morceaux qu’un fan des Rolling Stones identifiera forcément à ceux du groupe... On ne se refait pas ! Le 1er extrait de cet album « Trouble » confirme ce fait, dans la plus pure tradition stonienne et qui pourrait même être un tube ! Pour ma part, je retrouve le Keith Richards solo avec la sublime balade « Robbed blind ». Avec « Loverdue », changement de registre, on retrouve les rythmes jamaïcains chers à Richards (il a régulièrement travaillé avec des musiciens de l’île, notamment en produisant en 1992 un album de Justin Hinds, l’un des plus grands chanteurs de ska). Mention spéciale à « Goodbye Irene » où sa voix éraillée et reconnaissable entre mille est émouvante sur ce titre country blues. Certes, « Crosseyed Heart » n’est pas l’album du siècle mais après avoir traversé 5 décennies de l’histoire du rock et ses excès en tous genres, Keith Richards, le survivant, revenant même parfois d’outre-tombe et qui n’a plus grand-chose à prouver, montre qu’il est encore capable de se faire plaisir et nous faire plaisir avec un album rock, blues, country, reggae et… stonien of course !
Katia Royère De Bastiani, BDP