Quand il ne joue pas les Mr Hyde sur les réseaux sociaux, le Dr Vivès est capable d’albums d’une grande finesse qui,

 

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depuis Le Goût du chlore et Polina, ont fait de lui la star que l’on sait, malgré des polémiques aussi ineptes qu’inquiétantes pour la liberté d’expression. Ce Dernier week-end de janvier devrait toutefois laisser ses détracteurs sur leur faim : nul détail croustillant à se mettre sous la dent, nul Petit Paul à confier de toute urgence à la DDASS et pas la moindre trace de cette « pédocriminalité », dont, à croire nos modernes inquisiteurs, l’auteur se serait fait une spécialité. S’il est ici question d’attirance, ce ne sera qu’entre adultes bel et bien consentants, sur fond de bande dessinée. Car le dernier week-end de janvier, traditionnellement, est celui du festival d’Angoulême, dans les coulisses duquel nous introduit -- c’est une manie ! -- Bastien Vivès, après quelques autres.

Denis Choupin est dessinateur. Ce jour-là, comme chaque année, il débarque à Angoulême pour y signer sans enthousiasme son dernier livre, rencontrer son éditeur et retrouver quelques collègues... La routine, donc, rendue d’autant plus supportable qu’il doit rentrer plus tôt que prévu pour assister aux fiançailles de son grand fils. Un programme tout tracé, que viendra dévier un carambolage sentimental en forme d’occasion manquée.

On n’en dira pas plus long, sinon qu’avec ce Lost in translation angoumoisin, Vivès excelle à rendre toute la mélancolie, tout le côté profondément cafardeux de ce festival hivernal où, derrière la fête machinale et le masque forcément hilare d’une « bédé » ânonnant sans trêve ses onomatopées bêtifiantes, suinte une déprime bien connue de quiconque s’y est déjà frotté. Nous sommes tous des Denis Choupin…

Yann Fastier