Au nombre pas si élevé que ça des bonnes surprises de l’année 2022 figure assurément Ranking of kings.

 

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Le titre de ce manga – que l’on pourrait traduire par « le classement des rois » si l’on ne craignait de perdre le jeu de mots – en explicite assez bien la teneur. Soit un royaume dont le très puissant souverain se meurt. Son fils aîné, Bojji, héritier légitime du trône, est un avorton muet et simplet parfaitement inapte au combat, qui ne saurait en tout cas rivaliser avec son demi-frère, le brillant et orgueilleux Daida. Seul à même de tenir son rang dans le prestigieux « classement des rois », ce dernier est naturellement choisi pour succéder à son père. Aidé par une ombre au franc-parler ravageur et en proie à de multiples intrigues de palais, le frêle Bojji se lance dans la quête qui fera malgré tout de lui le premier des rois, au-delà des apparences.

D’abord publié en amateur sur Internet, Ranking of kings s’est rapidement vu plébisciter par d’innombrables lecteurs, toutes catégories d’âge confondues, au point d’aiguiser l’appétit de tous les grands éditeurs et d’être adapté en anime. Parfaitement tout public, sachant marier l’humour à l’aventure et la délicatesse à la baston, il fait l’effet d’une oasis de fraîcheur au milieu d’une production dans l’ensemble – il faut le dire – assez stéréotypée. Loin d’un « style » manga qui n’est au fond que la résultante d’un appauvrissement des multiples styles qui ont longtemps cohabité dans la BD japonaise, le dessin de Sosuke Toka dialogue avec celui de Tezuka, fort d’une simplicité apparente qui, si l’on y regarde à deux fois, révèle une solide élégance dans la composition et les solutions graphiques. Un tel ovni ne pouvait être naturellement mieux accueilli que par Ki-oon, toujours impeccable dans ses choix éditoriaux, aux côtés des Brides stories, Emma, Shirley, Emanon et autres petits chefs d’œuvres d’humanité.

Yann Fastier