Emma Makepeace vient de terminer sa formation au sein du MI6 et se voit confiée sa première mission d’envergure.
Des agents russes assassinent à tours de bras d’anciens compatriotes passés à l’ouest, des scientifiques notamment. Michael Primalov, pédiatre, n’a jamais trahi personne, il exerce en Angleterre depuis toujours. Mais sa mère, une des meilleures mondiales dans le domaine nucléaire, fait justement partie des infidèles au régime soviétique. Les services secrets britanniques craignent pour la vie du jeune docteur, considérant qu’il ferait une excellente monnaie d’échange maintenant que sa mère a été placée en sécurité. Emma est donc chargée de le conduire en lieu sûr.
Excellent roman d’espionnage, Alias Emma se déroule lors d’une unique nuit, dans une ville, Londres, que les deux fugitifs doivent traverser avec des méchants russes lancés à leur trousse. Les caméras de surveillance, que l’on sait nombreuses dans la capitale, sont passées sous le contrôle de l’ennemi, les grands axes se révèlent alors des plus dangereux. Emma et son protégé sont obligés d’emprunter tous les chemins de traverse possibles pour gagner leur but. L’auteure n’hésite devant rien, ni les égouts ni la Tamise ne rebutent ses deux héros. Aucun temps mort dans ce récit qui se lit d’une traite. Déguisements, gadgets, coups de pieds et tirs croisés, ruse et esprit de déduction se succèdent au rythme de leur fuite et des rebondissements auxquels ils doivent faire face. Sorte de James Bond en talons hauts, Emma nous sert de guide et l’on prend un vrai plaisir à la suivre, à bout de souffle dans le rôle du lecteur redoutant chaque mauvais coup même s’il sait au fond de lui que l’issue sera heureuse.
Marianne Peyronnet