Paris, 1973. Une jeune femme rêve de voyager et d’explorer le monde.
Elle s’empare de quelques vêtements et objets, le strict minimum, et enfourche sa moto. C’est le commencement d’un long périple au cours duquel les destinations et les paysages s’enchaînent. Seule sur son engin, elle sillonne le Canada et l’Alaska, traverse l’océan jusqu’au Japon, parcourt l’Inde, le Pakistan, l’Afghanistan, l’Iran, la Turquie, la Bulgarie, la Yougoslavie, la Hongrie, l’Autriche et l’Allemagne. Portée par ses innombrables rencontres et par la beauté des lieux, les tempêtes, la pluie, les pannes ou les chutes ne semblent jamais vraiment l’atteindre. D’ailleurs, les seules embûches narrées sont liées à la mécanique ou à la conduite de la moto. Les difficultés aisément imaginables liées à la barrière de la langue, aux autorités, aux situations politiques, au voyage d’une femme seule ne sont jamais abordées. Ce n’est pas sur cela que l’autrice souhaite attirer notre attention, mais bien sur le projet d’une femme aventurière qui, mue par l’envie de voir le monde, le réalise sans se poser de question.
Cet optimisme est bien réel puisque la postface nous apprend que l’histoire de La fille à la moto raconte l’histoire d’une vraie fille : celle d’Anne-France Dautheville qui, à l’âge de 28 ans, est la première femme à avoir fait seule le tour du monde à moto. Pendant quatre mois, elle a parcouru les pays nommés dans l’album avant de rentrer chez elle, en France.
Cet album aux belles illustrations graphiques nous fait découvrir avec plaisir l’histoire de cette audacieuse personnalité. Sa philosophie, son optimisme, son ouverture d’esprit et son courage ne laissent indifférents ni les petits, ni les grands.
Elodie Goussin