Un monde rural désertifié, abandonné par les services publics, sans perspective d’avenir.

 

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La Nièvre comme allégorie de cette France du milieu dont on admire les paysages de la vitre d’un train en oubliant que des gens vivent là et souffrent méchamment. Ces gens ordinaires, qui se battent pour survivre sur ces contrées ignorées des médias, Benoît Minville, dans Rural noir, paru à la Série noire, les incarne à travers le destin de quatre personnages, Rom, Chris, Vlad et Julie. Quatre potes inséparables, un gang. Ils ont passé l’été de leurs quinze ans dans ce coin de campagne où tout semblait possible, à partager des serments d’amitié éternelle, des morceaux de Motorhead, des bières et des secrets. Dix ans plus tard, Rom revient sur les terres de son adolescence. Il avait fui. Les trois autres sont restés. Que reste-t-il de leurs souvenirs et de leurs illusions ? Le présent est noir. Loin l’insouciance, les fous rires, les ballades à vélo. La violence est partout. Le roman de Minville, exempt de toute mièvrerie, est plein de cruauté et de lumière. Il pose sur l’adolescence, cet âge fragile fait d’exaltation et de doutes, des mots si justes qu’on se demanderait presque si lui-même en est sorti.

Marianne Peyronnet