Nina Ross est une arnaqueuse. Elle a de qui tenir.
Lily, sa mère, a depuis toujours profité de sa plastique avantageuse pour soutirer du fric aux gogos sensibles à son charme. Entre les deux femmes, seules l’ambition et la méthode changent. Nina vise plus haut et elle prend le temps d’observer ses proies. Elle les traque sur les réseaux sociaux. Fils et surtout filles à papas milliardaires qui s’épanchent sur instagram et dévoilent leur vie entière, leur fortune, les cadeaux qu’ils reçoivent des grandes marques, les merveilleux sites où ils sont invités… Elle sait en permanence où ils sont, dans quelles fêtes ils sont invités, elle sait surtout quand ils sont loin de leurs villas de luxe et que la place est libre pour aller se servir, emporter les jolies choses qu’elle pourra revendre. Quand Lily tombe malade, Nina décide d’un gros coup pour pouvoir payer les frais médicaux et sauver sa mère. Pourquoi pas s’attaquer à Vanessa, héritière d’une famille fortunée et d’une demeure somptueuse sur le lac Tahoe, et en profiter pour se venger de ces gens infects qui l’ont chassée il y a des années de la vie de Benny, le fils fragile, parce qu’elle n’était pas de leur monde ?
Les chapitres s’enchaînent, laissant tour à tour la parole à Nina et Vanessa, et immergent le lecteur dans deux univers apparemment éloignés au travers des pensées des deux rivales. Mais les apparences sont trompeuses et la victime du jeu de dupes en cours n’est pas toujours celle que l’on croit. Faux-semblants, rebondissements, tension, trahisons qu’on n’avait pas vu venir font de Jolies choses un bon thriller capable de séduire le plus grand nombre, et surtout les amateurs de polars faciles à lire. Si les ficelles sont un peu convenues, si l’intrigue est formatée, reste une bonne analyse des dérives des réseaux sociaux et des dangers d’internet. A quoi bon donner sa vie en pâture à un public avide de sensationnalisme, assoiffé de plus en plus d’intimité sans réel contenu, en échange de quelques like, au risque de se perdre ?
Marianne Peyronnet