Un homme, dont on apprendra qu’il se nomme Mathias, remonte le cours du temps en retrouvant les lieux où il a passé son adolescence.

 

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Vingt ans se sont écoulés depuis cette année où, alors qu’il était en première, il a fait la rencontre des Wexler. Dans la famille, fraichement débarquée dans son bourg proche de la Suisse, il y a Charlotte, la fille, qui devient sa petite amie. Il y a Cheyenne, sa sœur, sauvage et férue d’équitation et Karl, le fils, toujours une carabine dans les mains. Il y a la mère, fumeuse et effacée. Et surtout, il y a le père, qui devient son prof de français. Ledit Richard, charismatique, érudit, étonnant, passionne sa classe et fascine Mathias. Ce dernier, témoin privilégié des mœurs de la tribu, a du mal à s’intégrer en son sein. Les Wexler sont énigmatiques. D’où viennent-ils ? Comment paient-ils la luxueuse villa qu’ils louent ? Richard n’entretient-il pas des relations ambiguës avec Aurore, une amie de Charlotte, dont il a déclaré dès le premier cours, que « la demoiselle était très jolie » ? Et surtout, pourquoi ont-ils disparu du jour au lendemain ?

Villa Wexler est un roman où l’atmosphère, de pesante devient oppressante au fil de la lecture, suivant le rythme de la mémoire et des découvertes de Mathias. L’aventure lui avait laissé un goût amer, mais il n’avait pas fait le lien avec les relations tissées avec ces gens. Il aurait dû les oublier depuis longtemps ; il se rend compte qu’il a bâti sa vie autour d’un sentiment d’inachevé. C’est par ellipses que l’auteur fait avancer son histoire. Ellipses des faits, petites touches distillées à mesure que Mathias reconstitue le puzzle. Ellipses de la narration, blancs que le lecteur comble. Ellipses des sentiments, ou comment certaines rencontres toxiques font de vous des êtres qui refusent de s’attacher.

Marianne Peyronnet