Kate était en vacances en Espagne quand survient un drame effroyable, son amoureux est victime d’un attentat en Israël.

 

Sécurité. Pour accéder au portail de votre bibliothèque, merci de confirmer que vous n'êtes pas un robot en cliquant ici.

Sa mère lui a caché la nouvelle, afin que sa fille profite de derniers bons moments avant d’affronter le deuil.

Ainsi présenté, on pourrait croire que Stéphanie Kalfon va centrer son propos sur le sujet de la perte, ou comment la mort prématurée et brutale d’un être cher est difficile à surmonter. Elle va plus loin, et ce sont plutôt les relations familiales toxiques qu’elle explore dans son roman. Car la mère de Kate, profitant de la nouvelle, s’en sert pour ancrer son emprise sur la chair de sa chair, celle dont elle devrait justement tenter d’alléger le fardeau. Kate se voit dépossédée de son chagrin, obligée de le partager avec une génitrice qui surjoue sa peine, l’utilise pour dominer, écraser, prendre toute la place. Elle est de celles dont il faut que tout le monde s’occupe, car prétendument plus malades, plus sensibles, plus fragiles. Elle est de celles qui vous gavent en vous reprochant d’être grosse. De celles qu’il faut qu’on écoute, égocentrées, perverses.  

Au fil de l’intrigue, la haine va croissant entre les deux femmes, à mesure que Kate tente de s’échapper des serres maternelles, s’exprimant crescendo au travers de dialogues d’une violence inouïe, ou par le biais des non-dits que l’on devine, aussi destructeurs que les insultes.

Marianne Peyronnet