Sous le pont du périph’ de la place Montmartre, les biffins installent leurs marchandises chaque fin de semaine,
« prêts à fourguer n’importe quoi pour bouffer, car c’est de ça qu’il est question ici : la faim. » La biffe est accréditée par les autorités, à condition que les camelots ne proposent que des objets de seconde main. Alors, sur des tissus crasseux s’étalent des fils électriques, des chaussures usées, des colliers en plastique, des babioles… Les emplacements sont rares. Les vendeurs à la sauvette, pourvoyeurs illégaux d’articles « tombés du camion » tentent, tous les jours, de piquer leur place aux biffins… Dans ce court roman, on suit le parcours de Cécile, travailleuse sociale, qui cherche à venir en aide à ces survivants. Leur pauvreté est extrême et leur dignité immense. Marc Villard dresse, sans misérabilisme, un portrait bouleversant de ces Parisiens qu’on refuse de voir et de ces quartiers où les touristes ne vont pas.
Marianne Peyronnet