La mystérieuse explosion d’une mine de graphite abandonnée soulève un gigantesque nuage de poussière qui risque de provoquer incendies et explosions au contact des lignes à haute-tension.

 

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En attendant que le danger soit passé, le gouvernement français décrète un black-out total des installations électriques et se replie sur l’île de Sein.

D’un argument comme celui-là, un Clive Cussler vous aurait tiré 700 pages d’action testostéronée, avec pyrotechnies diverses, apothéose guerrière et rappel final des saines valeurs de la famille. Mais Hadrien Klent est français : en bon arrière-petit fils de Voltaire, il préfère instruire en amusant. Entre franche rigolade et politique-fiction, La Grande panne, roman pré-apocalyptique, a du mal à garder son sérieux sans jamais toutefois verser dans la satire pure et simple. Tous les ingrédients sont pourtant là : un président trop hollandais pour être tout à fait sarkozyen, un journaliste diplômé qui redécouvre les joies de la ronéo, un antiquaire du Maine-et-Loire, agent des Américains à l’insu de son plein gré, un révolutionnaire en peau de lapin bien décidé à profiter de la panne pour donner un coup de pouce à l’insurrection qui tarde à venir… Néanmoins, l’auteur prend bien soin de ne jamais pousser Mémé trop loin dans les orties et tout reste au fond plus ou moins vraisemblable dans ce roman pince-sans-rire et plus mélancolique qu’il n’y paraît d’abord. Face à la mer, en congé d’une catastrophe annoncée dont le pays s’accommode somme toute assez bien, l’action, ne sachant plus très bien quoi faire de ses dix doigts, cède volontiers la place à la tendresse. Rien n’a tellement d’importance, au fond, sinon l’amour et l’amitié : voilà quelle pourrait être, en définitive, l’unique leçon et la seule véritable politique d’un livre qui renvoie volontiers dos-à-dos le pouvoir et ceux qui le contestent.

A tort ?

Yann Fastier