Septembre 2006 : des inconnus remettent à l’Administrateur du Panthéon la clé de l’horloge monumentale dudit,

 

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en panne depuis les années 60, qu’ils ont restaurée et réparée de façon professionnelle et dans la plus parfaite clandestinité. Première apparition publique des Untergunther, émoi de l’Administration, qui n’aime pas qu’on lui mette le nez dans son propre caca : l’Administrateur, plutôt séduit, est poussé vers la sortie, son successeur s’empresse de remettre l’horloge en panne et de porter plainte. Qu’une bande de rats de grenier ait le culot de s’introduire nuitamment dans un édifice public, de se jouer de toutes les serrures, d’en réparer certaines et même d’en rajouter de nouvelles pour pallier une sécurité plus que défaillante, d’installer un atelier permanent dans une partie délaissée du bâtiment pour y conduire un chantier de restauration pendant toute une année sans que quiconque s’en aperçoive, c’est assez pour troubler le sommeil du plus flapi des fonctionnaires et réveiller sa mauvaise foi. Ricanement des flics, des juges et du bon peuple, averti par les journaux. Et qui du coup découvre l’existence souterraine de l’UX (pour Urban eXperiment), une bande plus ou moins organisée de cataphiles ++, capables de s’introduire dans les bâtiments les (soi-disant) mieux gardés, d’y organiser des festivals de cinéma et des expositions temporaires, possédant à fond la cartographie (et les clés) de tous les réseaux souterrains de Paris, égouts, RATP, catacombes et carrières compris. Réseaux qu’ils défendent à la fois contre l’incurie d’une Administration aussi peu soigneuse que paresseuse et contre le dilettantisme des « bodzaux » amateur de teufs en caves et de bière au mégot. Qu’ils relèvent de la Mexicaine de Perforation (divers festivals), des Untergunther (restaurations en tout genre) ou de la Mouse House (équipe féminine d’intrusions diverses), les membres de l’UX partagent une même exigence de pranksters d’élite et de pataphysiciens de choc, ne laissent rien au hasard et n’ont pas peur de se salir les bottes. Ecrit par l’un d’eux à la suite de l’affaire du Panthéon, ce petit livre alerte et malicieux se lit comme un roman et, surtout, comme un remède à la désespérance. Que des gens comme ceux-là s’activent dans nos murs, je ne sais pas vous, mais moi, ça me rassure…

Yann Fastier