Chine impériale. Enlevée et vendue comme servante à la Cour,

Mao Mao, une jeune apothicaire, se retrouve au cœur des nombreuses intrigues de la Cité Interdite, où ses dons d’observation et sa connaissances de la pharmacopée lui seront bientôt très utiles. À 17 ans, toute menue et couverte de taches de rousseur, la jeune fille a été formée par son père adoptif, un vieux médecin privilégiant une approche empirique basée sur l’observation et l’analyse plutôt que sur les préceptes de la médecine traditionnelle. Intelligente et d’un sang froid à toute épreuve, elle n’hésite pas à tester sur elle-même les poisons les plus virulents ! Quand le moindre faux-pas peut lui coûter la vie, c’est avec la plus grande prudence qu’elle avance ses pions face à Jinshi, le Grand Eunuque, dont elle peine à démêler les intentions à son égard. Devenue goûteuse de l’une des principales concubines de l’Empereur, elle n’aura de cesse de déjouer complots et tentatives d’assassinat, tout en tentant de de survivre dans le dédale inextricable de l’étiquette et des préséances.

Adapté d’un light novel à succès, ce nouveau seinen tient toutes les promesses de son pitch et vaut le détour tant pour sa richesse documentaire que pour la finesse de ses intrigues – que n’aurait pas désavouées le juge Ti –  sans parler de son héroïne, toujours aussi attachante après sept volumes. Si le dessin de Nekokurage n’innove guère (une mention tout de même pour les très belles couvertures), il soutient parfaitement la narration et, jouant à plein des ressources tragi-comiques du manga, se montre même d’une belle efficacité quand il s’agit d’afficher les bouillants états d’âme intérieurs de personnages dont la bienséance requiert par ailleurs la plus parfaite impassibilité.

Yann Fastier